38G                               HISTOIRE D K LA TAPISSERIE
quelques années à Lille 1,1684-1692), avant de ya gn er Tournai, pour aller de là à Torcy, puis à Cambrai.
'Un autre tapissier de Bruxelles, dont il a été parlé plus haut, Jean de Melter. vint fonder un second atelier à Lille en 1687, et obtint un subside de 400 livres pour frais de déplacement. Il pos­séda jusqu'à neuf métiers en activité. On conserve à Lille, dans une collection particulière, une Vierge avec l'enfant Jésus, d'après Rubens, signée J. de Melter.
Cet artisan meurt en 1698, laissant une fille nommée Catherine, qui épouse, deux ans après, Guillaume Warniers ou Werniers. Celui-ci obtint, à l'occasion de son mariage, le droit de bourgeoisie. Warniers sut conduire l'établissement créé par son beau-père à un haut degré de prospérité. En 1733, il dirigeait vingt-un métiers. Vers cette époque, il s'associe avec Pierre de Pannemaker, le fils cadet d'André; mais l'association dure peu. Le magistrat n'avait cessé de payer à cet habile entrepreneur 200 livres de gratifica­tion annuelle. Cette pension fut continuée jusqu'à son décès, sur­venu en 1738.
En mourant, Guillaume Warniers laissait une veuve, Catherine Ghuys, qu'il avait épousée après la mort de sa première femme, et qui conserva la direction de l'atelier de son mari jusqu'en 1778. Mais la fabrication n'avait pas tardé à être réduite à trois métiers. Les œuvres de Warniers sont nombreuses; elles portent géné­ralement une signature. On a de lui. des scènes religieuses, des portières aux armes de France, des copies de Teniers, des suites de comtes et comtesses de Flandre, des sujets mythologiques, comme Bacchus et Ariane et le Triomphe d'Amphitrite, qui appartiennent à M. le comte de Pontgibaud. Warniers a tissé une Histoire de don Quichotte, en huit panneaux. Il aborda ainsi tous les genres ct ne se montra inférieur dans aucun.
Un des frères de Guillaume Warniers, nommé Adrien, partit pour fonder une manufacture à Copenhague.
Jean-François Bouché, tapissier fixé à Lille en 1749, obtint du magistrat une pension qu'il conserva jusqu'en 1773, date de sa mort. Un Portrait de Charles de Rohan, prince de Soubise, exécuté au métier, lui valut le titre de « tapissier de monseigneur le gouverneur ». On a relevé la signature F. Bouché sur une His­toire de Psyché, en cinq pièces, exposée à Paris en 1867. Le fils d'un tapissier des Gobelins, nommé Deyrolle, tenta de